L’isolation de votre maison container est un élément essentiel pour assurer son confort thermique et réduire les coûts énergétiques. Avec une large gamme d’isolants disponibles sur le marché, choisir le meilleur isolant pour votre maison peut s’avérer être une tâche complexe. Dans cet article, nous allons vous fournir un guide complet qui vous aidera non seulement à comprendre l’isolation en général, mais aussi à choisir l’isolant qui conviendra le mieux à vos besoins.
Nous tiendrons compte notamment de facteurs tels que la taille de votre maison container, de son emplacement géographique et du climat. Enfin, afin de vous guider judicieusement dans votre choix, nous aborderons avec vous les caractéristiques spécifiques à chaque isolant telles que leurs prix, leurs qualités isolantes, mais aussi la facilité de mise en place de chaque matériau.
Isolation maison container : les bases techniques à connaître
Comme vous le savez sans doute, les conteneurs maritimes sont faits d’acier Corten extrêmement résistant, mais qui a malheureusement l’inconvénient d’avoir un très mauvais coefficient de conductivité thermique. Isoler votre maison sera donc crucial pour assurer le confort thermique de ses occupants, maîtriser la consommation d’énergie et minimiser les coûts de chauffage et de climatisation.
Toutefois, il ne suffira pas juste de prendre le premier isolant au bon coefficient R pour répondre à cela. Si vous voulez avoir la meilleure isolation possible pour votre habitation, il y a quelques bases techniques essentielles à connaître lorsqu’il s’agit d’isoler une maison container. Nous allons vous les simplifier ci-dessous.
Le coefficient R
Le coefficient de résistance thermique, souvent désigné par la lettre R, est une mesure utilisée en matière d’isolation thermique. Il indique la capacité d’un matériau à résister au passage de la chaleur. Plus le coefficient R est élevé, meilleure est l’isolation thermique du matériau.
La formule pour calculer le coefficient de résistance thermique (R) est la suivante :
R= épaisseur du matériau / conductivité thermique du matériau (Lambda λ)
Ou pour simplifier : R = e / λ
Pour faire simple :
- R est le coefficient de résistance thermique en mètres carré-kelvin par watt (M².K/W)
- L’épaisseur du matériau est la distance à travers laquelle la chaleur doit se déplacer en mètres
- La conductivité thermique du matériau est une mesure de la capacité du matériau à conduire la chaleur, exprimée en watts par mètre-kelvin (W/m⋅K) appelée aussi Lambda
Un coefficient R élevé indique donc une meilleure isolation thermique, ce qui signifie que le matériau est plus efficace pour ralentir le transfert de chaleur à travers lui. C’est aussi pour cela que les matériaux d’isolation courants, tels que la laine de verre, la laine de roche et les mousses isolantes, ont des coefficients R élevés et sont largement utilisés dans la construction pour améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments. Avant, on tenait surtout compte du facteur R pour définir son isolant, aujourd’hui ce facteur compte, mais il n’est plus la référence absolue.
Pour résumer :
Plus la valeur de R est élevée, plus les capacités d’isolation thermique du matériau sont élevées.
Le coefficient Lambda
Le coefficient lambda, souvent noté λ (lambda), est une mesure utilisée en matière d’isolation thermique pour évaluer la conductivité thermique d’un matériau. Elle indique cette conductivité thermique en indiquant la capacité à conduire la chaleur du matériau sélectionné.
Le coefficient lambda est généralement exprimé en watts par mètre-kelvin (W/m·K) et représente la quantité de chaleur qui traverse un matériau d’un mètre carré d’aire en un mètre d’épaisseur lorsque la différence de température entre les deux côtés du matériau est d’un kelvin.
Lorsque vous choisissez des matériaux pour l’isolation thermique d’un bâtiment, vous devrez opter pour des matériaux ayant un coefficient lambda bas, car cela signifie qu’ils sont moins conducteurs de chaleur et offrent une meilleure isolation. Les isolants courants, tels que la laine de verre, la laine de roche et les mousses isolantes type polyuréthane, ont des coefficients lambda relativement bas, ce qui les rend efficaces pour réduire les transferts de chaleur à travers les parois d’un bâtiment.
Bon à savoir :
Aujourd’hui, on a de plus en plus recours à des isolants biosourcés tels que la ouate de cellulose, la fibre de bois, le lin, le liège ou encore le chanvre qui ont également de très bons coefficients Lambda.
Pour résumer :
Plus le coefficient lambda est faible, meilleure est l’isolation thermique du matériau.
Le déphasage
Voilà un point essentiel auquel on faisait moins attention avant et qui a pourtant une grande importance sur le confort quand on voit les épisodes caniculaires que l’on doit affronter de plus en plus et ce peu importe la région où l’on vit.
Le déphasage d’un isolant, c’est quoi ?
Le déphasage en matière d’isolation thermique fait référence au décalage temporel entre les variations de températures extérieures et la réponse thermique à l’intérieur d’un matériau isolant. En d’autres termes, c’est le temps qu’il faut à la chaleur pour se propager à travers un matériau isolant donné.
Pourquoi tenir compte du déphasage ?
Un bon déphasage est souvent souhaitable dans les applications d’isolation, en particulier dans les bâtiments. Lorsque le déphasage est optimal, le matériau isolant peut aider à retarder le transfert de chaleur, contribuant ainsi à maintenir une température intérieure plus stable et surtout plus agréable.
Quel est le principal avantage d’un bon déphasage dans un isolant ?
Les matériaux d’isolation avec un bon déphasage ont l’avantage d’aider à atténuer les variations de températures diurnes en retardant la pénétration de la chaleur pendant la journée et en la libérant plus lentement pendant la nuit. Cela peut contribuer à créer un environnement intérieur plus confortable en réduisant les fluctuations de températures.
Pour résumer :
Un déphasage plus long est généralement recherché dans les régions où les écarts de température entre le jour et la nuit sont importants. Il sera donc important de choisir des matériaux d’isolation appropriés en fonction des conditions climatiques locales pour maximiser les avantages du déphasage thermique.
L’impact carbone
Depuis le 1er janvier 2022 avec l’application de la RE2020, vous devez calculer l’impact carbone de la construction de votre maison. Cette réglementation environnementale a ses contraintes, car elle a évidemment un plafond que vous ne devez pas dépasser.
Pour l’instant et ce jusqu’en 2024 compris, ce plafond a été défini à 640 KgCo2/m², mais sera passé à 530 KgCo2/m² pour la période 2025/2027 puis descendu progressivement. Cette valeur est donnée pour votre maison par une analyse du cycle de vie appelée aussi ACV où chaque matériau est évalué, d’où l’importance de choisir quand cela est possible, les matériaux aux notations les plus basses qui seront les plus respectueux de l’environnement.
Pour résumer :
L’impact carbone largement mis en avant avec la RE2020 se base sur la totalité du cycle de vie des habitations. Les caractéristiques écologiques de chaque élément de la construction comme la sélection d’isolants écologiques, seront donc essentielles pour contenir cet impact.
Les différents matériaux isolants avec leurs caractéristiques
Vous trouverez ci-dessous les principales familles d’isolants classées par impact environnemental.
Les isolants naturels dit biosourcés
Ils sont de plus en plus utilisés et ont un impact écologique particulièrement positif.
- La laine de mouton : la laine de mouton est un matériau naturellement isolant et résistant au feu.
- La laine de chanvre : fabriquée à partir de fibres de chanvre, elle offre une bonne isolation thermique et acoustique.
- La laine de lin : fabriquée à partir de fibres de lin, elle offre une isolation thermique efficace.
- La laine de cellulose : fabriquée à partir de papier recyclé traité avec des sels ignifuges, elle est une option écologique.
- La Ouate de cellulose : fabriquée à partir de journaux recyclés et traitée pour résister au feu, elle offre une bonne isolation thermique.
- La fibre de bois : les panneaux de fibres de bois sont fabriqués à partir de résidus de bois, offrant une bonne isolation thermique et une régulation de l’humidité.
- Le liège expansé : le liège expansé est un matériau léger et durable qui offre une isolation thermique et acoustique.
- Les plaques de roseaux : fabriquée à partir de roseaux compressés, elle est utilisée comme isolant écologique.
- La ouate de coton : fabriquée à partir de fibres de coton recyclé, elle offre une bonne isolation thermique.
- Les panneaux de paille : les panneaux de paille sont fabriqués à partir de paille compressée, offrant une isolation thermique efficace.
Les isolants minéraux
Moins respectueux pour l’environnement, ils sont pour certains les plus utilisés en France.
- La laine de roche : fabriquée à partir de roche volcanique ou de basalte, la laine de roche est un isolant thermique et acoustique efficace. Elle est utilisée dans les murs, les combles et les planchers.
- La laine de verre : la laine de verre est produite à partir de sable et de verre recyclé. Elle est couramment utilisée pour l’isolation des murs, des combles et des planchers.
- Le verre cellulaire : fabriqué à partir de verre fondu, le verre cellulaire est un isolant léger utilisé dans les applications où une résistance mécanique est également requise.
- La perlite expansée : la perlite est un minéral volcanique expansé thermiquement. Elle est utilisée comme isolant léger dans la construction.
- La vermiculite expansée : la vermiculite est un minéral qui est expansé par la chaleur. Elle est utilisée pour l’isolation thermique et comme matériau de remplissage.
- L’argile expansée : l’argile expansée est un matériau léger dérivé de l’argile cuite. Elle est utilisée pour l’isolation et comme matériau de drainage.
- La céramique expansée : la céramique expansée est produite à partir d’argile cuite et expansée. Elle est utilisée comme isolant léger.
- L’aérogel : bien que techniquement synthétique, l’aérogel peut aussi être considéré comme un isolant minéral. Il est constitué de gel et d’un gaz, ce qui lui confère d’excellentes propriétés isolantes malgré sa légèreté.
Les isolants synthétiques
Ces isolants ont un impact écologique particulièrement négatif, ils seront donc à éviter ou à utiliser avec parcimonie en cas d’extrême nécessité.
- Le polystyrène expansé (EPS) : il s’agit d’une mousse rigide et légère qui offre une bonne isolation thermique. On le trouve souvent sous forme de panneaux.
- Le polystyrène extrudé (XPS) : similaire à l’EPS, le XPS est également une mousse rigide, mais il est plus dense et a une structure plus fermée, ce qui lui confère de meilleures performances d’isolation.
- Le polyuréthane (PUR) : un isolant synthétique utilisé sous forme de mousse, souvent pulvérisé ou appliqué sous forme de panneaux rigides. Le polyuréthane offre une excellente isolation thermique.
- Le polyisocyanurate (PIR) : similaire au polyuréthane, le PIR est une mousse rigide avec une structure en cellules fermées. Il offre une bonne isolation thermique et est souvent utilisé dans la construction commerciale.
- La mousse phénolique : une mousse rigide avec des propriétés isolantes élevées. Elle est souvent utilisée dans les applications industrielles et peut résister à des températures élevées.
- Les panneaux isolants en fibres de verre : bien que les fibres de verre soient souvent associées à des isolants plus traditionnels, des panneaux isolants en fibres de verre peuvent également être considérés comme synthétiques.
- La mousse acrylique : utilisée sous forme de panneaux rigides, cette mousse offre une bonne isolation thermique et peut être utilisée dans diverses applications.
- L’aérogel : un matériau extrêmement léger et poreux qui offre d’excellentes propriétés isolantes. Il est souvent utilisé dans des applications nécessitant une isolation thermique efficace avec un poids minimal. La recherche travaille actuellement sur un aérogel bio.
- Les polymères expansés : certains polymères expansés, tels que le polystyrène expansé, peuvent être utilisés comme isolants synthétiques.
- Les membranes d’étanchéité thermique en polymère : ces membranes, souvent utilisées dans les toitures, peuvent également contribuer à l’isolation thermique.
Isolation maison container : comparatif des principaux isolants utilisés
En tenant compte de la résistance thermique, du coefficient Lambda, du déphasage, mais aussi de l’impact carbone, vous pouvez maintenant choisir l’isolant qui va correspondre le mieux à votre habitation.
Que ce soit pour l’isolation des murs ou des toitures ces indications sont très importantes, c’est pourquoi nous allons vous détailler les caractéristiques de chaque isolant au travers de tableaux comparatifs.
Attention, les chiffres que nous vous donnons sont à titre d’information et peuvent être légèrement différents suivant les marques.
Comparatif des principaux isolants biosourcés
Nature de l’isolant | Prix R=1 | Épaisseur R=1 | Déphasage 12h | Lambda | Impact carbone | Mise en place |
---|---|---|---|---|---|---|
Ouate de cellulose | 1,5 € le m² | 38 mm | 28 cm | 0,039 | -10 | 8/10 |
Fibre de bois | 8 € le m² | 38 mm | 35 cm | 0,038 | -20 | 9/10 |
Paille | 2 € le m² | 52 mm | 27 cm | 0,055 | -27 | 5/10 |
Lin Chanvre Coton | 9 € le m² | 39 mm | 50 cm | 0,046 | -5 à 5 | 7/10 |
Comparatif des principaux isolants minéraux
Nature de l’isolant | Prix R=1 | Épaisseur R=1 | Déphasage 12h | Lambda | Impact carbone | Mise en place |
---|---|---|---|---|---|---|
Laine de roche | 5 € le m² | 40 mm | 40 cm | 0,040 | 43 | 8/10 |
Laine de verre | 3 € le m² | 45 mm | 45 cm | 0,035 | 13 | 8/10 |
Comparatif des principaux isolants synthétiques
Nature de l’isolant | Prix R=1 | Épaisseur R=1 | Déphasage 12h | Lambda | Impact carbone | Mise en place |
---|---|---|---|---|---|---|
Polystyrène | 8 € le m² | 40 mm | 60 cm | 0,032 | 17 | 9/10 |
Polyuréthane | 10 € le m² | 25 mm | 40 cm | 0,022 | 20 | 9/10 |
Comparatif de l’isolation phonique des isolants
Ouate de cellulose | Fibre de bois | Paille (bottes) | Lin Chanvre Coton | Laine de roche | Laine de verre | Polystyrène | Polyuréthane |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Bonne | Très bonne | Très bonne | Très bonne | Bonne | Bonne | Correcte | Moyen |
Isolation maison container : la mise en place de l’isolant
Une fois que vous aurez choisi votre isolant, il restera un point important à ne pas négliger : la pose. Comme vous vous en doutez chaque matériau se commercialise souvent sous différentes formes qui seront plus ou moins faciles à mettre en place. Dans les tableaux comparatifs, nous vous avons noté le degré de facilité de mise en œuvre et la disponibilité.
Il semble évident que la paille sera par exemple plus complexe à mettre en place qu’un panneau de fibre de bois ou de projeter de la ouate de cellulose. Pourtant, chaque isolant aura son avantage, à vous de bien le choisir en fonction de votre cahier des charges et de faire attention aux ponts thermiques.
Le guide complet de l’isolation en vidéo
Dans cette vidéo vous pouvez découvrir l’isolation expliquée de manière simple.
Isolation maison container : nos préférences
D’après notre expérience, dans la construction de maisons en containers, il y a certains matériaux qu’on retrouve régulièrement pour leurs très bonnes caractéristiques isolantes, leurs prix mais aussi leurs facilité de mise en œuvre. Nous vous les listons ci-dessous :
Isolation intérieure maison container
- Ouate de cellulose projetée humide
- Mousse polyuréthane
Isolation extérieure maison container
- Laine de bois
- Panneaux de fibre de bois
Isolation sol maison container
- Panneau polyuréthane haute performance
- Laine de bois avec structure
Isolation maison container : conclusion
Avec les nouveaux objectifs de la réglementation environnementale 2020, chaque étape de la construction de votre maison container n’est plus à prendre à la légère. Que ce soit l’impact carbone, la sobriété énergétique, mais aussi le confort thermique de votre habitation en été, bien sélectionner votre isolant est devenu essentiel pour l’aboutissement de votre projet.
Nous espérons avoir réussi à vous éclairer dans le choix de l’isolation de votre maison container, toutefois gardez à l’esprit que la réussite d’une isolation dépendra pour 30 % de l’isolant, mais surtout pour 70 % de la qualité de la pose, donc soignez votre chantier. Enfin, comme vous avez pu le découvrir, chaque isolant a ses avantages, mais aussi ses inconvénients, à vous de sélectionner maintenant celui qui correspond à vos contraintes de construction.